Flowers

Vente de pesticides - Le citoyen mal informé ?

Avec le printemps, les herbes folles sont de retour sur les trottoirs et dans les jardins des Bruxellois.e.s ! Si certains habitants se retroussent les manches pour les enlever manuellement, d’autres privilégient encore le recours aux herbicides. D’après la loi belge, la vente de pesticides aux utilisateurs non professionnels doit être accompagnée d'informations sur les risques pour la santé humaine et l'environnement, ainsi que sur les alternatives présentes en magasin. Les distributeurs sont aussi tenus de mettre à disposition des clients des conseillers détenteurs d’une phytolicence (type NP (non professionnel)), afin de fournir les informations adéquates. Plusieurs enquêtes dans les magasins ont révélé de graves manquements à ces obligations.

Test Achats a publié l’an dernier les résultats d’une enquête menée dans 54 magasins dans 11 grandes villes du pays, aussi bien de grandes enseignes que de petits magasins indépendants*. Les résultats sont inquiétants ! Les affiches officielles n’ont été trouvées que dans 25 magasins, et le plus souvent en étant peu visibles. Plus grave encore, les informations fournies par les vendeurs seraient très souvent fausses ou incomplètes. A titre d’exemple le vendeur n’a demandé s’il y avait un égout à proximité du point de pulvérisation que dans seulement 9% des cas. Certains prétendaient même que les équipements de protection étaient inutiles et que les emballages pouvaient être jetés avec les déchets ménagers. Quelques bons exemples ressortent pourtant de cette étude, le plus souvent des centres de jardinage indépendants, mais aussi des chaînes, dont une a d’ailleurs choisi de ne vendre aucun désherbant chimique.

Apis Bruoc Sella a mené le même type de visites dans le cadre d’une mission commandée par Bruxelles Environnement. Les observations faites par notre association dans plusieurs magasins bruxellois vont malheureusement dans le même sens. Néanmoins, les choses devraient s’améliorer dans un avenir proche : les responsables des enseignes vendant de pesticides à usage non professionnels mettent en effet sur pied des formations adaptées à destination de leur personnel.

Dans ce contexte, les communes aussi ont un rôle à jouer : le meilleur moyen d’informer les jardiniers amateurs reste de leur montrer l’exemple. En effet, quelle meilleure démonstration des méthodes alternatives que celle faite par les gestionnaires publics, quelles meilleures informations que celles venant de professionnels expérimentés en gestion sans pesticide ?

Pour aller plus loin : Test Achat – N°620 - Juin 2017