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A l'actu - Plus de pesticides dans les espaces publics, on y est... presque !

Depuis le 1er janvier 2019, plus aucun pesticide ne peut être utilisé dans les espaces publics. La phase transitoire, entamée en 2014, a dû permettre aux administrations communales et à leurs opérateurs partenaires de se mettre en ordre pour respecter la réglementation en vigueur. Mais, si les pesticides sont désormais interdits, on en trouve encore des traces via les plantes horticoles destinées au fleurissement des voiries, ronds-points, massifs de prestige,… Et ce, avec un impact toujours bien réel sur les pollinisateurs.

Bien que les gestionnaires publics aient renforcé leurs pratiques de gestion écologique et sélectionnent des plantes indigènes pour aménager les espaces verts, il persiste un risque pour la biodiversité. Traitant régulièrement les plantes avec des pesticides tout au long de la production, la filière horticole conventionnelle met en danger la vie des pollinisateurs. Avec la fragmentation des territoires, les monocultures intensives et les différents parasites qui les menacent, les pesticides figurent en bonne place des principales causes de leur déclin.

D’après une étude menée par Greenpeace Suisse en 2014, 97,6 % des plantes vendues en Europe dans les jardineries et pépinières renferment des résidus de pesticides et 14 % d’entre elles présentent même des pesticides non-autorisés sur le territoire européen. L’étude s’est basée sur 35 espèces de plantes attrayantes pour les abeilles comme les violettes, la lavande ou les primevères. En fleurissant les espaces verts avec ces plantes traitées, on participe à la dispersion des pesticides dans l’environnement.

Qu’en est-il à Bruxelles ? L’étude « Toxiflore », menée par l’ULB à la demande de Bruxelles Environnement, tente d’évaluer la contamination par les pesticides des plantes ornementales attractives pour les abeilles en Région de Bruxelles-Capitale. L’étude consiste à prélever le pollen collecté par les abeilles dans les différentes serres d’expérimentation et dans certains parcs bruxellois. Les premiers résultats révèlent que 100 % des échantillons sont contaminés par au moins une substance active.

Les mesures prises dans le but de réduire l’utilisation de pesticides ne suffisent donc pas pour enrayer le déclin des pollinisateurs, même si elles sont évidemment nécessaires. Greenpeace appelle les entreprises concernées à renoncer aux pesticides toxiques pour les pollinisateurs et les encourage à s’orienter vers des produits écologiques.

Aujourd’hui, est-ce réellement possible de choisir des plantes favorables à la biodiversité ? Certes, ce n’est évident ! Le premier réflexe à avoir est de privilégier des espèces indigènes, elles restent un meilleur choix que les plantes horticoles puisqu’elles sont adaptées au contexte et à la faune locale. Pour aller plus loin, certaines pépinières sont spécialisées dans une production respectueuse de l’environnement ; rien qu’à Bruxelles et aux alentours, on en compte au moins une demi-douzaine.  Aussi, il existe des labels identifiant des productions horticoles plus écologiques tels que FFP (Fair Flower, Fair Plants), MPS ABC, « Artisans du végétal », etc. Pour s’assurer du mode de production écologique, l’idéal est de produire ses propres plantes ! Plusieurs acteurs publics de la Région de Bruxelles Capitale travaillent dans cet esprit.