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Bruxelles s'inspire - Raeren, une commune qui réfléchit avant d’acheter

S’équiper pour le désherbage non chimique pose de nombreuses questions. Quelle est la méthode la plus efficace ? Combien de machines faut-il ? Et surtout, comment les choisir ? A Raeren, c’est plus d’un an après l’abandon des pesticides que le matériel a été commandé, sur base d’une étude approfondie et de plusieurs tests sur le terrain.

A priori, Raeren n’a rien en commun avec une commune bruxelloise. Petite ville germanophone de 10.000 habitants, 74 km², nichée à l’extrême Est de la Wallonie, elle bénéficie du cadre exceptionnel des Hautes Fagnes. Et pourtant, comme beaucoup de communes bruxelloises, Raeren a arrêté les pesticides brusquement, sans équipement alternatif ni plan d’action, et s’est trouvée confrontée aux mêmes problèmes et questionnements.

En 2014, le Collège de Raeren décide de passer au zéro pesticide. Roger, chef du service technique, s’inquiète de savoir comment il va pouvoir faire son travail sans équipement alternatif et sans s’attirer les foudres des citoyens qui tiennent à des espaces publics bien nets. Il s’entoure alors de conseillers extérieurs et se lance dans l’élaboration d’un plan de gestion. Pour commencer, il réalise un état des lieux chiffré des pratiques, un inventaire reprenant les superficies des espaces à gérer, les différents types de revêtements, mais aussi une estimation des temps de travail. Ensuite, le plan de gestion propose des réaménagements pour gérer le territoire communal sans pesticide, sans augmenter le temps de travail global. Ainsi, certains parterres fleuris sont remplacés par des pelouses, certaines pelouses par des prairies fleuries, d’autres par de la fauche, ce qui permet de dégager du temps pour le désherbage alternatif.

En parallèle, le service Environnement fait une étude de marché… Mais pendant ce temps, les adventices poussent, et les citoyens s’en plaignent ! C’est donc avec du matériel de location que Roger désherbe la commune. C’est d’ailleurs l’occasion pour lui et son équipe de tester différentes machines en situation réelle.

Sur base de toutes ces informations, l’achat de trois machines est proposé au Collège, avec le budget de 50.000 € que les élus ont pu dégager : une petite machine à eau chaude, un porte-outil avec brosses et un caisson à flamme directe. Avec trois machines plutôt qu’une, le service technique évite de mettre tous ses œufs dans le même panier, réduit les risques d’être paralysé par une panne, se permet de travailler en même temps à différents endroits et peut tirer le meilleur profit de chaque machine.

Aujourd’hui, le service technique a trouvé une manière confortable d’organiser le travail, et tout le monde semble satisfait du résultat, y compris les citoyens, puisque les plaintes ont cessé depuis l’achat des machines.

(c) Image Grenz-Echo